LES ÉPHÉMÈRES

LA CHAMBRE BLEUE NUIT

L'installation originale est un espace de trois mètres carrés, avec des murs flottants de soie bleue nuit.
Elles flottent dans l'air, plus de mille éphémères en porcelaine fine, et composent l'élément principal de cette installation: un mobile géant d'un mètre de diamètre par 1m75 de hauteur.
Aux murs des nichoirs en terre noire abritent les chrysalides, immaculées ou déjà déchirées.
Au sol des centaines des reliques, les éphémère qui ne volent déjà plus ...
Plus de 1500 pièces en porcelaine fine composent cette installation modulable qui peut s'adapter à plusieurs espaces.
Le mobile peut être installé seul ou accompagné des nichoirs à chrysalides.

ACCUEIL: Bienvenue

ACCUEIL: Œuvres

L'HISTOIRE

Fascinée par les phénomènes d'émergence dans le règne animal, j'ai découvert la fabuleuse histoire d'un insecte, les éphémères.
Il est l’insecte ailé le plus ancien sur Terre et sortant de son œuf, il débute sur la scène de la vie dans la peau d’une larve et va muer entre 12 et 20 fois sous la vase au cours d’un cycle qui dure entre deux et trois ans.
L’avant dernière mue lui fournit de nouveaux accessoires: les pattes.
Il sort de l’eau et grimpe s’attacher à une feuille ou brindille.
Désormais, larve promue au rang des exuvies, l’appel à la transformation le conduit à sa dernière mue.
Il bâtit alors sa chrysalide, son dernier habitacle, loge étroite composée de fines parois transparentes.
Il s’habille avec son dernier et plus beau costume, des ailles fines, délicates et translucides.
A sa sortie, il joue son dernier rôle: l’éphémère.
Ce sont des milliers d’individus qui émergent en même temps suivant l’appel propre à leur cycle et jouent ensemble un spectacle remarquable qui a lieu une fois par an depuis la nuit des temps.
Ce spectacle est reconnu des publics avertis et l’histoire des éphémères, lorsque l’on y prête attention ne laisse rien au hasard, telle une tragédie grecque, romaine, syrienne, turque, africaine ou sud-américaine ...
A la sortie de leur chrysalide, les jeunes éphémères ont des ailes et leurs bouches sont atrophiées, ils ne mangeront plus.
Ils n’ont que vingt-quatre heures pour apprendre à s’envoler et à se reproduire.
Le mâle ne survivra pas à l’accouplement et la femelle à la ponte: leurs corps fins et fragiles se briseront. Mais ceux qui ne se sont pas reproduits ont quelques heures de plus devant eux.
Irrésistiblement attirés par la lumière, ils arrivent au cœur des villes. Lampadaires, phares et toutes sortes de sources lumineuses sont prises d’assaut car il y urgence et frénésie pour présenter la dernière scène.
La plupart du temps, il n’y a plus de spectateurs à la fin du spectacle.
Et nous n’avons jamais pu identifier le dernier éphémère qui est tombé, celui qui a été plus endurant face à ce combat irrésistible pour la vie, face à l’abandon complet devant la lumière.
Au petit matin, une épaisse couche de minuscules feuilles mortes gisent au sol, sur les tables et sur les trottoirs alors que la veille, ces reliques immobiles étaient des êtres ailés, frénétiques dans leur tout autre élément, l’air.
Le seul rôle de l’éphémère dans la nature est de faire partie de la chaîne alimentaire et de nourrir les poissons, les oiseaux et les autres insectes.
Actuellement plus de trois mile espèces d’éphémères ont été observées.